Cécile Pouzet : Genèse et aboutissement de la plateforme d’imagerie au PABS

Cécile Pouzet : Genèse et aboutissement de la plateforme d’imagerie au PABS

L’imagerie fonctionnelle est la première action collective initiée par la fédération de recherche en 1997 (voir [1] et [2]). Si d’autres plateformes initiées via la fédération se sont par la suite externalisées (protéomique, génomique), la plateforme d’imagerie est restée rattachée à la fédération depuis sa création. Partie prenante du réseau toulousain d’imagerie (TRI) [3] et à ce titre membre de GenoToul [4] et récemment labellisée par France Bio-Imaging [5], la plateforme TRI-FR AIB est dirigée par Cécile Pouzet, Ingénieure de Recherche CNRS. Forte des expertises de quatre agents CNRS sur des équipements d’imagerie de pointe (FLIM, imagerie Raman stimulé, imagerie confocale), cette plateforme s’est rendue incontournable dans les approches de validation fonctionnelle en biologie cellulaire pour de nombreuses équipes de recherche. On comprend mieux dès lors la place particulière qui lui a été réservée dans le nouveau bâtiment Pôle AgroBioSciences. Cécile Pouzet nous retrace ce projet d’envergure.

Dessine-moi ta plateforme idéale !

portrait Cecile Pouzet

Quand, en 2009, Alain Jauneau, alors Responsable de la plateforme imagerie, nous parle du projet de création d’un bâtiment avec un espace dédié pour la plateforme d’imagerie[6], nous sommes évidemment enthousiastes. Notre réponse est « Oui » : une plateforme d’imagerie où tout serait regroupé, une page blanche avec, comme consigne, « Dessinons notre plateforme idéale ! » 

Au commencement, les réunions s’enchaînent et nous participons à toutes. Nous faisons les plans, nous nous y imaginons, nous nous projetons. Et puis nous apprenons la patience, le temps passe et l’on n’y croit plus, puis le projet repart ! Et l’on enchaîne de nouveau les réunions, l’impatience grandit, « Comment ça, un an pour valider un permis de construire, mais que font-ils ? » Enfin, tout s’accélère : le bâtiment sort de terre ; un dernier retard de 10 mois pour finir en beauté et, 14 ans plus tard, nous y sommes. Alors, pour se remémorer, voici un zoom arrière sur cette belle histoire :

La première ébauche 

projet plan campus

2009 : Première réflexion de l’équipe (Alain Jauneau, Aurélie Le Ru, Yves Martinez et moi) avec l’identification de quelques fondamentaux pour éviter les écueils sur nos locaux : 

  • une pièce par microscope avec suffisamment d’espace pour que l’on puisse intervenir lors des maintenances sans se contorsionner ; un espace pour que les utilisateurs puissent déposer et préparer leurs plantes ; un local pour accueillir facilement cinq stagiaires lors des différentes formations sans faire monter la température de 15°C !
  • des pièces obscures (on tente, à l’époque, d’obscurcir la grande salle du hall orientée plein sud qui, malgré les films obscurcissant, les volets intérieurs et les vitres badigeonnées de blanc d’Espagne laisse filtrer le soleil !) 

 

On repense également la salle de préparation d’échantillons avec trois espaces qui communiquent. On se projette ; on pense évolution de la plateforme avec une salle de démonstration pour établir des partenariats avec les fournisseurs, aussi pour acquérir de nouveaux équipements. Bref, en 2011, nous arrivons à une première esquisse de 500 m² : « Nos utilisateurs y seront bien…et nous aussi ! » J’ai retrouvé ce 1ᵉʳ plan (Cf. ci-dessus). Pour l’anecdote, à l’époque je venais de faire construire ma maison et avais pensé tout l'aménagement avec un logiciel de visualisation 3D ; donc j’ai fait celui de la plateforme aussi !

La phase des spécificités techniques

2011-2012 : Alain me propose de participer aux réunions qui permettront d’établir le dossier de demande d’expertise ; à savoir nos besoins et contraintes que l’on détaille dans… 28 fiches techniques, une pour chaque pièce, qui détaillent les besoins en traitement d’air, fluide, courants forts/faibles jusqu’aux nombres de prises par pièce ! Nous épluchons les spécificités techniques de nos équipements. Nous faisons face à quelques moments de solitude lorsqu’on nous demande de déterminer consommation et dégagement de chaleur produits par chaque microscope ou bien de valider les « surcharges d’exploitation » en daN/m2 de chaque pièce… Les réunions sont plus ou moins longues car il y a aussi tout l’espace serres, chambres de culture et laboratoires… Et, joie, nous arrivons à une version 6 le 5 septembre 2012.

Estimation du montant des travaux, trop cher, il faut réduire de 10% : nous diminuons nos surfaces. Puis il faut attendre novembre 2014 pour la finalisation du dossier de demande d’expertise.

En 2015, publication de l’appel d’offre. Nous incluons une proposition d’organisation pour la plateforme d’imagerie (PF) et, sur les trois dossiers retenus, l’un reprend quasi à l’identique notre plan il a bien sûr notre préférence et aussi celui de la commission car c’est celui qui sera finalement retenu !

 

La phase de concrétisation

2017 : Les réunions sont relancées avec maître d’ouvrage et maître d’œuvre pour affiner les besoins.

Trois ans ont passé mais l’inflation ne s’est pas arrêtée : le coût des matériaux a fortement augmenté mais pas l’enveloppe budgétaire. Alors, nous réduisons encore un peu les surfaces. Finalement, la plateforme passe de 500 à 420 m² : cela reste tout de même très confortable.

Nous suivons ensuite, de loin, les différents retards (dépôt de permis de construire et autres) inhérents à toute construction de cette envergure.

En février 2022, les travaux démarrent et avec eux les réunions de suivi de chantier (travail de suivi impressionnant par Xavier Barlet qui semble sur tous les fronts !).

2009 à 2023 : quatorze ans se sont écoulés depuis nos premières ébauches. Les équipements ont changé, certains projets ont abouti, d’autres ont évolué ou se sont transformés. Chaque équipement a trouvé sa place tout en permettant la poursuite du développement de la plateforme.

Épilogue

Nous aurons été patients –c’est un euphémisme !– mais il semble que la patience soit la clé du bien-être… Je le confirme, « Nous sommes bien, même très bien ! » Alors oui, la plateforme idéale existe : vous la trouverez dans le bâtiment PABS-B !

Voir aussi

[1] portrait d’Alain Jauneau
[2] portrait d’Alain-Michel Boudet
[3] Toulouse Réseau Imagerie
[4] GenoToul
[5] France Bio-Imaging
[6] 2008 : Opération Campus lancée par Valérie Pécresse, alors Ministre de l’Enseignement Supérieur et Recherche (rapport Cour des Comptes en 2018) avec le projet du Pôle Agro-Biosciences B et la construction d’un nouveau bâtiment sur le site [3] INRAE d’Auzeville. 
2019 : « Toulouse Campus – Construire et rénover les campus de Toulouse », Université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées 
2022 « Pôle Agro-Biosciences B, […] site exemplaire écoresponsable… » et « Construction du Pôle Agrobiosciences… »

Date de modification : 05 juillet 2024 | Date de création : 01 juillet 2024 | Rédaction : Cécile Pouzet, Christophe Roux, Solange Cassette