Coupe d’eucalyptus
L’imagerie cellulaire : voir toujours plus

L’imagerie cellulaire : voir toujours plus

EXTRAIT - La lettre régionale de l'enseignement supérieur et de la recherche en Midi-Pyrénées - MARS 2015 - N°37

La plateforme de microscopie de la FRAIB propose des outils uniques au monde pour l’observation du vivant à l’échelle moléculaire.

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© G. Esteve - R. Ployet

Gauche : la technologie Streak-FLIM permet de mesurer les distances et interactions à l’échelle moléculaire / Droite : coupe d’eucalyptus réalisée avec un scanner de lames

Grâce aux évolutions des techniques d’imagerie, les chercheurs en sciences du vivant peuvent aujourd’hui réaliser des images des molécules et de leurs interactions, ou les observer au sein d’échantillons complexes allant jusqu’à l’organisme entier (une plante, par exemple). Mais ces outils étant très coûteux, il est difficile pour un laboratoire isolé d’en acquérir.

Afin d’offrir à la communauté scientifique de la région (publique et privée) un large panel d’équipements, ainsi que le personnel qualifié pour leur exploitation, 9 Plateformes Technologiques Publiques(PTP) d’imagerie se sont regroupées sous l’appellation « TRI » (Toulouse Réseau Imagerie). Soutenue par la Région, elles ont développé leur parc matériel et leur offre de prestation.

Un soutien de longue date

Il y a 10 ans, le soutien de la Région a permis au réseau TRI de mettre au point le premier équipement en Europe de microscopie de fluorescence résolue dans le temps (technologie Streak FLIM). Il est installé sur la plateforme de microscopie de la Fédération de Recherche « Agrobiosciences, Interactions et Biodiversité » (FRAIB). Cet outil permet de mettre en évidence des interactions moléculaires dans les cellules vivantes, normales ou pathologiques, à l’aide de fluorochromes (substances émettant de la lumière après excitation). On peut ainsi mieux comprendre la machinerie cellulaire et identifier des cibles moléculaires. Un pari risqué, étant donné qu’il a fallu construire et optimiser ce système coûteux, mais qui a permis de grandes avancées, au vu des publications académiques obtenues par les recherches menées avec cet appareil (Nature, Science, Cell…). Aujourd’hui, deux des trois appareils disponibles dans le monde sont  au sein du réseau TRIn sur la plateforme de la FRAIB.

Les entreprises privées peuvent aussi tirer parti de cet appareil. Par exemple, la société LED y mène des recherches sur la compréhension des mécanismes liés à la toxicité de molécules à l’échelle cellulaire.

Le haut débit aussi pour l’imagerie

En 2013, toujours grâce à la Région, la plateforme de la FRAIB a investi dans du matériel d’acquisition d’images à haut et moyen débit : deux scanners de lames (160 lames par série). Jusque-là, en microscopie, les chercheurs devaient scruter plusieurs zones d’observations (champs) sur chaque lame puis les comparer entre elles. Un travail long et fastidieux dépendant de l’expertise de l’observateur. Les nouveaux appareils détectent automatiquement l’échantillon sur la lame, réalisent la mise au point et enregistrent des images de l’ensemble de la lame. L’utilisateur peut ensuite naviguer rapidement sur ses lames, zoomer (x40), y revenir plusieurs fois s’il le souhaite, établir des comparaisons statistiques ou encore partager les images avec le monde entier.

Grâce à ces équipements, la société PhysioStim, par exemple, mène des recherches à grande échelle afin d’évaluer la toxicité de molécules sur le muscle cardiovasculaire. Et la société de parfum Berdoues explore la violette afin de mieux valoriser les composés aromatiques qu’elle renferme.

Au service de l’innovation

Les plateformes du réseau TRI rendent accessible des savoir-faire et des équipements de pointe mutualisés pour soutenir la recherche et l’innovation en Midi-Pyrénées. Leur gamme de services va de la simple prestation à la collaboration scientifique étroite.

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© R. Ployet

Coupe d’eucalyptus réalisée avec le scanner de lames ; la lignine est marquée en bleu