C. Kone : une vocation couronnée par le prix L’Oréal /UNESCO

C. Kone : une vocation couronnée par le prix L’Oréal /UNESCO

Après une licence à Avignon puis un master d’écotoxicologie en Loraine, Carine Kone rejoint en 2020 la Station d’Écologie Théorique et Expérimentale (SETE) de Moulis (UAR 2029 CNRS) pour y effectuer sa thèse. Ses travaux, soutenus par un financement « Young scientists » de la FRAIB, portent sur le lien entre réchauffement climatique et les pollutions notamment liées aux pratiques agricoles. Elle a été distinguée le 11 octobre dernier, par la prestigieuse bourse « Jeunes talents l'Oréal-Unesco pour les femmes et la science 2023 ».

Carine Kone reçoit le prix L'Oréal / UNESCO
© L'Oréal / UNESCO

Réchauffement climatique et polluants agricoles des nappes d’eaux douces... A première vue rien ne semble relier ses risques. Cependant, un système global tel qu’un écosystème, repose nécessairement sur un important maillage d’interactions, biotiques comme abiotiques. Les risques, tels qu’une simple variation ou le défaut d’un de ses acteurs, entraîne une cascade d’évènements impactant le fonctionnement global de l’écosystème : permettant aux polluants de plus facilement pénétrer à l’intérieur des organismes, la température de l’eau a une influence directe sur la perméabilité membranaire des organismes aquatiques et donc sur leurs capacités de résistance.

C’est justement un des aspects de la thèse de doctorat de Carine Kone : évaluer expérimentalement la résistance de petits organismes aquatiques, les Ciliés, face à trois types de polluants : antibiotiques, sels et cuivre. Parmi les populations testées, deux lignées génétiques de l'espèce Tetrahymena thermophila se sont révélées capables de résister en adoptant des stratégies radicalement différentes : accumulation ou évitement des molécules toxiques. Des travaux qui mériteront probablement davantage qu’une thèse pour être menés à terme.

Carine Kone - prix L'Oréal / UNESCO
© L'Oréal / UNESCO

 

« Le prix L’Oréal / UNESCO est une distinction à laquelle j’ai toujours songé, elle va me permettre de me former, de rencontrer d’autres chercheurs, de continuer ma carrière ! » témoigne l’intéressée. Pour en arriver ici, plus que d’être femme scientifique, il a fallu en effet franchir les barrières sociales. Heureusement issue d’une famille qui l’a poussé dans les études, Carine Kone a avec cette distinction toutes les chances de demeurer parmi les 29% de femmes chercheuses…