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Abstract

La phase d’implantation des cultures semées est composée de trois périodes : semis-germination, germination-levée, et levée-compétition initiale entre les jeunes plantes. Cette phase est affectée par un ensemble de stress biotiques et abiotiques. Pour les stress biotiques, on peut citer des pathogènes transmis par les semences ou par le sol qui causent une maladie complexe appelée fonte de semis, ou encore des insectes nuisibles. Les principaux stress abiotiques rencontrés lors de l’implantation des cultures sont les stress thermiques (températures trop élevées ou trop froides), les stress hydriques (humidité du sol trop faible ou trop élevée), et les stress mécaniques engendrés par la structure du lit de semences.

Mon projet de recherche en mobilisant des approches expérimentales et de modélisation, vise à développer des stratégies de gestion durable des cultures, intégrant les spécificités de la phase critique d'implantation. Ceci est particulièrement important pour l'adoption de pratiques agroécologiques qui peuvent avoir un impact sur la qualité d'implantation des cultures. Par exemple, l'introduction de cultures intermédiaires dans la succession des cultures fournit plusieurs services écosystémiques aux cultures de rente suivantes. L’adoption de méthodes de double culture (par exemple la mise en place de cultures en relais ou en dérobées) permet de diversifier les systèmes de culture dans le temps et dans l’espace. Ces méthodes innovantes permettent également de proposer des adaptations au changement climatique, via la récolte de deux cultures une même année, ce qui renforce la viabilité économique des exploitations agricoles. De même, l'évolution de la législation sur les produits phytopharmaceutiques en France et en Europe a conduit à la restriction ou à l'interdiction d'un certain nombre de spécialités précédemment utilisées, notamment de produits autorisés pour le traitement des semences. Par exemple, l'utilisation du Métalaxyl-M, l'un des fongicides les plus utilisés pour le traitement des semences a été récemment interdite. Il est donc essentiel d’anticiper les évolutions réglementaires et de développer des approches permettant de réduire, voire de supprimer les traitements chimiques des semences. Cela peut passer par des formes alternatives plus durables de traitement des semences (par exemple par des traitements biologiques ou physiques) ou par des modifications de pratiques permettant la mise en place de régulations via les communautés microbiennes du sol. Enfin, il est nécessaire de supprimer ou de réduire le travail du sol en raison d'un certain nombre d'effets négatifs que cette pratique favorise, notamment la dégradation des sols, la perturbation de la biodiversité du sol, la perte de matière organique du sol. Cependant, on sait peu de choses à ce jour sur l'impact de l'adoption des pratiques agroécologiques sur la qualité d'implantation des grandes cultures.

En mobilisant des approches expérimentales et de modélisation, je vise à analyser et de modéliser les facteurs biotiques et abiotiques affectant la phase d'implantation des cultures. Ainsi, ma thématique de recherche se trouve à l'interface de différentes disciplines : agronomie, écologie microbienne du sol, entomologie, phytopathologie et modélisation.

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Jay-Ram Lamichhane est chercheur à l’UMR AGIR (UMR INRAE/INP ENSAT/ INP Purpan), INRAE, France. Originaire du Népal, il a effectué ses études supérieures dans différents pays d'Europe. Il est agronome de formation, spécialisé en phytopathologie et en protection intégrée des cultures. Il a été impliqué au sein de la coordination scientifique de réseaux en protection intégrée des cultures à l'échelle européenne de 2014 à 2017, avant d'être recruté comme chercheur à l'UMR AGIR. Il travaille à l'interface entre l'agronomie, la phytopathologie et l'écologie microbienne du sol en utilisant des approches expérimentales et de modélisation. Depuis 2019, Jay-Ram est co-rédacteur en chef de la revue internationale Crop Protection. Il est l'auteur ou le coauteur de plus de 80 publications dans des revues internationales à comité de lecture avec des scientifiques du monde entier, a publié plusieurs chapitres de livres, des actes de congrès et a (co)encadré plusieurs étudiants.

 

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